Comme dis un peu plus haut, Kae est une métisse. En effet, le grand-père de Kae était un Africain, vendu à un riche marchand de l'île de Java. Ce qu'ignorait le marchant, c'est que son esclave était un prêtre vaudou. Le marchant était exécrable avec ses esclaves et les maltraitaient autant qu'il le pouvait. Prenant son courage à deux mains et réussissant à voler quelques cheveux de son maître, le grand-père de Kae réussi à tuer son maître. De ce fait, au lieu de rester sur le domaine et voir un nouveau marchant l'acheter, il décida de fuir cette vie d'esclavage.

Pendant quelques temps, il vécut non loin d'une petite ville, proposant son art du vaudou au villageois. Il se fit très vite une réputation et les gens affluaient pour le voir, la plupart du temps c'était des femmes trompées ou des hommes avides de voir la belle jeune femme d'à côté tomber amoureuse d'eux. Tout le monde disait que ses talismans et malédictions étaient les meilleurs, peut-être était-ce parce qu'il était le seul prêtre vaudou dans les alentours. Bref, il commençait à avoir un sacré petit pécule quand il tomba amoureux d'une magnifique javanaise.

Plusieurs années plus tard, on retrouve notre prêtre avec sa belle javanaise et une enfant. Qui apprit tout ce que le prêtre pouvait lui apprendre. Puis plusieurs années encore passèrent et on retrouva le prêtre, sa belle javanaise et leur fille dans la ville de Batavia. Mais ils n'étaient pas seuls. En effet, la fille du prêtre avait épousé un beau marchand anglais, grand, blond aux yeux bleu et très doué en affaire. Ce couple heureux eut une petite fille à leur tour. C'était Kae.

La petite Kae apprit tout du vaudou grâce à sa grand-mère et sa mère. Le grand-père de Kae avait un jour disparu dans la forêt, personne ne l'avait jamais revu et ils n'ont jamais su ce qu'il lui était arrivé. La grand-mère de Kae avait passé plusieurs jours dans la forêt pour essayer de le retrouver, mais quand elle rentra, elle parla d'un homme animal. Il lui était tombé dessus, elle crut qu'elle allait mourir ce jour-là, mais jamais elle ne raconta comment elle s'en était sortie. C'était son secret et elle irait très certainement dans la tombe avec. Depuis, Kae rêvait de voir un homme animal, elle aimait les animaux et elle se disait que ça serait le summum de voir ce genre de personne.

A l'adolescence, Kae savait faire des poupées vaudou, lancer toutes sortes de malédiction avec et elle avait déjà relevé plusieurs zombies. Sa grand-mère était heureuse de voir que sa descendance arriverait à reprendre le flambeau. La mère de Kae n'était pas aussi douée pour le vaudou et elle était très fière de sa fille. Quelques années passèrent encore, Kae avait une vingtaine d'année quand elle reprit le flambeau familial. Les gens venaient la voir pour ses malédictions, mais certains confondaient prêtresse vaudou et apothicaire. Beaucoup venaient la voir pour avoir des potions pour les aider à être plus fertile ou autre. Kae en renvoyait beaucoup et voyait combien d'argents elle perdait avec tous ces refus. Elle décida donc de monter une boutique de potions, talismans, babioles vaudou. Bien entendu, les potions et les babioles ne fonctionnaient absolument pas, mais les touristes étaient des pigeons faciles à berner.

Seulement un jour, un de ces pigeons néerlandais se rendit compte que la potion pour aider sa virilité n'était en fait que du flan. Le néerlandais arriva en trombe dans la boutique de Kae et devint plus que violent. Il mit le bazar dans la boutique et aller s'en prendre à Kae quand celle-ci réussi à le calmer en jouant de ses charmes. Elle se fit passer pour une pauvre femme, prête à tout pour ne pas se faire taper. Le néerlandais était un grand ténébreux, qui aimait draguer tout ce qui bougeait, mais il avait malheureusement un souci avec sa masculinité. Kae joua le jeu, dévoilant un bout de sa poitrine et quand l'homme approcha sa tête pour profiter des atouts de Kae, celle-ci lui prit la tête à deux mains avant de lui assener un méchant coup de genoux dans le nez. Elle partit en courant et réussie à se faufiler dans les quartiers du port.

Suite à cet incident, elle alla prendre un verre au Videur de Tombe, le bar qu'elle fréquentait depuis maintenant quelques années. Elle fuma une clope avec quelques herbes de sa réserve et demanda à 2 malabars de l'aider. Ils avaient l'habitude de voir la prêtresse se faire courser par des clients mécontents. Heureusement, la plupart du temps, c'était des touristes qui repartaient très vite dans leur pays.

Les parents de Kae étaient très mécontents de ce que la prêtresse vaudou était devenue. Mais Kae s'en fichait, elle n'était pas vraiment fière de son magasin de babiole, mais elle était fière d'être devenue une prêtresse vaudou. D'ailleurs elle se vengea du néerlandais, elle avait réussi à lui prendre des cheveux pendant la bagarre et elle prépara 4 poupées vaudous pour lui faire comprendre qu'on ne s'attaquait pas à Dame Wedhi. Elle traça un glyphe et utilisa la 1ère poupée vaudou pour faire pousser tout un tas de pustule sur la tête de l'homme. Quelques jours plus tard, elle fit la même chose avec la 2ème, mais cette fois pour faire perdre tous les cheveux de l'individu. Kae rigolait bien des malédictions qu'elle lui envoyait. La 3ème  poupée lui servit à faire naître un sentiment d'amour pour une des filles les plus laides du quartier. Le néerlandais ne comprit pas ce qui lui arrivait. Kae garda la dernière poupée pour lui faire ressentir toutes sortes de douleur, jusqu'à ce que le néerlandais reparte chez lui.

Kae aimait lancer des malédictions, mais elle avait beaucoup de mal à relever des zombies. Non pas qu'elle n'y arrivait pas, elle pouvait le faire, un glyphe, un peu de pouvoir, l'appel des esprits et pouf, un zombie. Mais ça la mettait mal à l'aise. Elle trouvait ça un poil malsain, même si lancer des malédictions n'étaient pas plus saint que ça. Elle possédait quelques talismans, elle n'en faisait que peu, car le rituel était assez long et demandait beaucoup de concentration, mais c'était comme les zombies, ça la mettait mal à l'aise de lier une âme. Bref, Kae était à la disposition de tout le monde tant que le prix y était, il fallait bien gagner sa vie.